hanches normales

La dysplasie de la hanche est un trouble du développement de l’articulation coxofémorale (hanche) du chien. Le problème est associé à un déséquilibre entre les forces mécaniques centrées sur l’articulation et les masses musculaires. Ce déséquilibre s’accompagne d’une laxité excessive de l’articulation causée par une fosse acétabulaire trop peu profonde.

Lorsque l’articulation montre de la laxité, la tête du fémur “voyage” au niveau des bords de la cavité au lieu d’être guidée profondément dans la fosse articulaire. Ce phénomène est douloureux et provoque des dépôt anormaux de calcium, de fragments osseux et de l’arthrose.Le fonctionnement continu d’une hanche affectée provoque un port anormal des surfaces articulaires, conduisant alors à un processus dégénératif qui s’accentue de lui-même. Il s’ensuit un développement osseux anormal, de l’inflammation et de l’arthrose provoquant une boiterie modérée à sévère. L’inflammation de la capsule articulaire provoque une augmentation de sécrétion synoviale qui amplifie encore la laxité. Ces changements physiologiques doivent être traités précocement (entre 4 et 8 mois) pour avoir une bonne chance de réduction du processus dégénératif.Ces processus dégénératifs découvrent l’os sous chondral et ses terminaisons nerveuses provoquant alors une douleur articulaire importante. Si le processus dégénératif est déjà observé lors du diagnostic, il existera alors moins d’options thérapeutiques pour le traitement de l’articulation.

Dysplasie A et B Hanche normale à sensiblement normale
Articulation coxo-fémorale normale avec une surface acétabulaire profonde et un cartilage sain de chaque côté de l’articulation. La tête du fémur est en contact étroit avec l’acétabulum.

Dysplasie C reproduction avec un A Dysplasie légère
Dysplasie légère sans trouble dégénératif. La laxité articulaire permet à la tête du fémur d’avoir une position subluxée. La fosse articulaire est anormalement peu profonde et l’articulation peut montrer une certaine laxité. Ce stade de dysplasie peut être traité chirurgicalement par une TOP (voir plus loin) avant que les troubles dégénératifs ne s’intensifient

Dysplasie D ne doit pas reproduire Dysplasie modérée
Dysplasie modérée à sévère caractérisée par un effritement et une érosion du cartilage de la tête du fémur et de la fosse de l’acétabulum. On observe une apparition d’ostéophytes (fragments osseux avec des dépôts de calcium) sur le pourtour de la fosse articulaire. Il s’agit d’une articulation douloureuse qui requiert un traitement chirurgical. Si aucun traitement n’est envisagé, la dysplasie passera inévitablement à un grade sévère

Dysplasie E ne doit pas reproduire Dysplasie sévère
La dysplasie sévère est rencontrée chez les chiens plus âgés dont la dysplasie de la hanche est restée sans traitement depuis une période assez longue. Cette articulation montre des signes d’arthrose sévère. On observe un flottement de la tête du fémur et un “remplissage” osseux autour de la tête du fémur et au niveau de l’acétabulum.

Les facteurs environnementaux ne sont pas les causes de base de la dysplasie, mais peuvent affecter significativement les conditions d’apparition et la gravité de la dysplasie. Ces facteurs aident à expliquer le fait que seuls les chiens présentant un génotype “dysplasie” peuvent développer la pathologie, alors que tous les animaux présentant ce même génotype ne développent pas forcément la maladie.La nutrition du chien en croissance est l’un des facteurs extérieurs les mieux étudiés pour le développement de la dysplasie de la hanche et peuvent avoir une influence importante en ce qui concerne le développement de la pathologie. Des chiots génétiquement susceptibles de développer une dysplasie des hanches montreront donc une fréquence et gravité supérieures d’anomalies si ils sont nourris avec une alimentation riche en calories. Il est recommandé de limiter raisonnablement l’apport calorique du chien en croissance (spécialement chez les races à risque) pour prévenir du développement de la dysplasie de la hanche .Les chiens souffrant de dysplasie sont souvent réticents au saut ou à l’usage de leurs membres postérieurs, montrent une locomotion anormale, et peuvent montrer de l’hésitation à monter ou descendre des escaliers. Les jeunes chiens de 5 à 10 mois peuvent montrer de la douleur lors de l’extension de leurs membres postérieurs. De plus, il peut être observé une diminution de la masse musculaire et une réduction des mouvements du chien. Les signes cliniques ne correspondent pas nécessairement exactement avec les modifications observées radiologiquement chez les jeunes chiens. Alors que le chien grandit et que les signes radiologiques d’anomalies articulaires deviennent plus évidents, le vétérinaire peut se fier aux signes radiologiques avec plus de certitude. Il est important pour le vétérinaire de faire une évaluation complète du patient afin d’écarter tout autre problème d’ordre orthopédique ou neurologique.
Le traitement chirurgical de la dysplasie de la hanche chez le chien, spécialement si il est effectué tôt dans le développement de la maladie, augmente significativement le pronostic de récupération d’une fonction articulaire confortable.
Les options chirurgicales sont :
La Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP)
La Prothèse Totale de Hanche
L’excision de la tête et du col du fémur
L’électrosymphysiodèse pubienne juvénile

Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP)
La Triple Ostéotomie Pelvienne a été développée pour des patients présentant des signes de dysplasie peu à modérément avancés et montrant des signes dégénératifs minimes de l’articulation. Cette procédure réduit significativement la laxité en effectuant une rotation de la cavité acétabulaire au dessus de la tête du fémur, permettant une déduction de la douleur et des processus dégénératifs par la création d’un environnement articulaire plus normal. Pour effectuer cette opération, le vétérinaire sectionne le bassin pour permettre la rotation de l’acétabulum au dessus de la tête du fémur. La rotation du bassin est ensuite stabilisée par une plaque chirurgicale spécialement conçue (cf schéma ci-dessous). Si l’affection est bilatérale, les deux côtés nécessiteront d’être opérés, le deuxième étant effectué après la récupération de la première chirurgie.

 Prothèse totale de hanche

L’intervention consiste à enlever complètement l’articulation dysplasique et à la remplacer par une prothèse pleinement fonctionelle. Cette chirurgie peut être effectuée à n’importe quel stade de la dysplasie mais est plus appropriée chez les patients souffrant de lésions dégénératives avancées et d’une luxation sévère. Ces patients ne sont pas de bons candidats pour la Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP) à cause de lésions dégénératives trop importantes et de l’absence de surface articulaire normale. Les patients opérés d’une prothèse totale présentent un excellent taux de récupération et retrouvent habituellement pleinement leur activité.

Excision de la tête et du col du fémur

Cette procédure est utilisée pour les chiens atteints de dysplasie plus importante ou pour les propriétaires ne souhaitant pas s’engager pour une chirurgie plus importante, mais souhaitant néanmoins améliorer la qualité de vie de leur animal. Les meilleurs candidats pour cette procédure sont les chiens pesant moins de 20 kg. Lors de l’excision de la tête et du col du fémur, aucune rotation de l’acétabulum n’est entreprise et aucun implant n’est fixé. La tête et le col sont simplement enlevés pour supprimer la douleur associée à l’articulation. L’espace articulaire se rempli alors de connexions de tissus fibreux créant alors une pseudo-articulation. Bien que les chiens présentent généralement une fonction normale de leur membre après cette chirurgie, il est relativement difficile d’évaluer le degré d’inconfort associé à cette procédure.

Symphysiodèse pubienne juvénile
Cette technique chirurgicale est effectuée sur des chiots dont les hanches présentent un degré de laxité articulaire anormal. La technique consiste à utiliser un cautère électrique pour fermer prématurément la symphyse (zone de croissance) pubienne. En conséquence, le bassin continue sa croissance, mais la symphyse pubienne ainsi fermée impose une rotation qui place les hanches selon un alignement plus propice.
Cette chirurgie doit être pratiquée avant l’age de 20 semaines, et devrait idéalement être effectuée à un âge compris entre 12 et 18 semaines, afin que la croissance restante du bassin place les hanches selon un alignement optimal.